Identifier et évaluer, en première intention

Les signes cliniques devant alerter.
L’analyse clinique complexe ou l’inefficacité des traitements proposés ; l’anxiété, la dépression ; les interprétations ou croyances du patient éloignées de celles du médecin concernant la douleur, ses causes, son retentissement ou ses traitements.

Les informations complémentaires à rechercher.
Les antécédents médicaux/chirurgicaux ; les traitements antérieurs ; les causes de la douleur; I’autoévaluation de son intensité (à défaut, une hétéro-évaluation) ; le retentissement social/scolaire/professionnel/ économique et enfin les troubles anxieux et dépressifs et les éventuelles interprétations ou croyances du patient.

Orienter le patient vers une structure spécialisée d’évaluation et de traitement de la douleur chronique.
Indications : besoin d’un avis diagnostique ou thérapeutique, ou recherche d’une meilleure prise en charge du patient au sein de la structure spécialisée. Un courrier d’accompagnement transmet les données de l’évaluation de première intention.

Évaluer une douleur chronique en structure spécialisée.
La consultation en structure spécialisée de la douleur chronique est pluridisciplinaire, avec au moins un médecin somaticien et un psychiatre ou un psychologue. Les conclusions de cette évaluation sont adressées au médecin demandeur, sous réserve de l’accord explicite du patient.

En finir avec la douleur
Europe 1 – Pourquoi docteur ? – Jean-François Lemoine – 2014.09.21

A l’issue de cette évaluation, trois solutions

Réorienter le patient vers le médecin demandeur quand :
– la prise en charge en cours est adéquate ;
– la demande faite à la structure spécialisée est inappropriée
et qu’elle doit être transmise à une autre structure ;
– la prise en charge est possible en ambulatoire ;
– la prise en charge coordonnée médecin demandeur/structure
spécialisée est possible.

Assurer la prise en charge au sein de la structure spécialisée quand :
– la situation clinique du patient l’exige ;
– la structure spécialisée offre des possibilités spécifiques.

Orienter le patient vers une autre structure quand :
– l’intervention peut être assurée par un établissement du type réseau de santé, équipe pluridisciplinaire de réadaptation fonctionnelle, etc…

Recours aux structures spécialisées : la HAS dresse un état des lieux

Quel est le profil des patients qui consultent dans les structures d’évaluation et de traitement de la douleur chronique ?

L’enquête réalisée par la HAS indique que l’âge moyen des patients est de 53 ans. II s’agit de femmes dans deux tiers des cas, et la moitié a une activité professionnelle. Les symptômes les plus fréquents sont les lombalgies, les neuropathies ou les céphalées. Dans 53 % des cas, la douleur évolue depuis plus de deux ans.

Qui adresse les patients à ces structures spécialisées ?

Quarante-neuf pour cent des patients sont adressés par un médecin généraliste et 39 % par un spécialiste. Le recours à une structure spécialisée est le plus souvent motivé par une demande d’avis thérapeutique, ou d’avis diagnostique et thérapeutique, ou encore par une demande de prise en charge. Selon les professionnels de santé interrogés, ce recours s’avère justifié pour 93 % des patients. La part de recours ceux qui ne consultent pas au préalable pour leur douleur, injustifiés est plus élevée pour les 6 % de patients qui viennent d’eux-mêmes dans une structure spécialisée, ou ceux qui ont un bilan somatique incomplet.

Quel est le délai d’attente avant d’obtenir un premier rendez-vous ?

Le temps d’attente est de moins d’un mois pour 56 % des patients, mais, dans 21 % des cas, il est d’au moins trois mois. Cependant, il est apparu dans l’enquête que les structures spécialisées tenaient compte du degré d’urgence. Les patients souffrant d’une douleur cancéreuse sont ainsi 70 % à obtenir un rendez-vous dans la semaine.

Le bilan préalable, réalisé en ambulatoire, est-il satisfaisant ?

Selon les professionnels de santé interrogés dans les structures spécialisées, le bilan est incomplet pour 22 % des patients, car il manque des résultats d’examens complémentaires biologiques ou radiologiques, des résultats d’électromyogramme, ou encore des courriers et avis spécialisés.

L’orientation vers une structure spécialisée s’avère justifiée dans la grande majorité des cas, mais l’évaluation somatique pratiquée en amont est jugée incomplète pour un patient sur cinq.