Qu’est ce que le latex naturel ?

Le caoutchouc naturel est un type particulier d’élastomère produit à partir de la sève d’arbres à caoutchouc. Cette sève ou latex naturel est un liquide laiteux à teneur élevée en caoutchouc naturel qui sert à la fabrication de nombreux produits courants faits en caoutchouc naturel. On trouvera dans le tableau en fin d’article une liste de produits faits de caoutchouc synthétique. Il n’est pas possible de reconnaître à l’oeil nu les produits faits de latex naturel. Bien des objets qui ont l’apparence du caoutchouc peuvent en réalité être faits non pas de latex naturel, mais d’un matériau synthétique (voire de caoutchouc synthétique). Par ailleurs, des objets non élastiques peuvent être recouverts d’un enduit en caoutchouc naturel semblable à une peinture.

Le terme latex n’est pas toujours employé pour désigner le latex naturel. Les peintures et les produits de calfeutrage au latex sont des matériaux synthétiques qui normalement ne contiennent pas de latex naturel.

Une allergie au latex est une allergie aux produits faits de latex naturel. C’est une allergie à des protéines provenant de l’arbre à caoutchouc et qui demeurent présentes dans le produit fini fait de latex naturel.

Les produits faits de latex naturel contiennent généralement différents composés chimiques. Certaines personnes ne sont pas allergiques au latex naturel lui-même, mais bien aux composés chimiques synthétiques qu’on retrouve dans les produits faits de latex naturel. C’est l’allergologue qui aide à déterminer à quelle(s) substance(s) le patient est allergique. En cas de réaction à ces composés chimiques, on parle d’allergie au caoutchouc plutôt que de véritable allergie au latex, et le patient peut être adressé à un dermatologue pour complément d’évaluation.

Quelles sont les personnes allergiques au latex ?

Au cours des cinq dernières années, l’allergie au latex est devenue plus courante et ses conséquences sont maintenant mieux connues. La principale source de contact avec le latex naturel et d’exposition à cette substance est le port de gants par le personnel médical et dentaire. Les personnes qui risquent le plus d’avoir ou de contracter une allergie au latex sont celles qui ont d’autres allergies (le rhume des foins par exemple) et qui utilisent régulièrement des produits en latex. Parmi ces personnes, mentionnons les médecins, le personnel infirmier, les dentistes, etc… On observe aussi beaucoup de cas d’allergie parmi les enfants atteints de Spina Bifida, responsable d’une exposition fréquente à des produits en latex.

Individus à risque de développer une allergie au latex

– Individus atopiques exposés au latex ou non
– Professionnels de santé (personnel paramédical et médical)
– Techniciens de surface hospitaliers ou non
– Patients multi-opérés (spina-bifida, polytraumatismes, malformations urogénitales)
– Patients opérés pour affections urinaires (reflux vésico-urétéral)
– Sondages vésicaux répétés (« vessies neurologiques »)
– Individus allergiques aux fruits (banane, avocat, melon, châtaigne, kiwi, figue, etc.)
– Professions exposées au latex (manufacture d’objets contenant du latex).

Quels sont les symptômes de l’allergie au latex ?

L’allergie au latex commence souvent par une éruption cutanée sur les mains à la suite du port de gants en latex. On peut également observer des manifestations semblables à celles du rhume des foins : yeux gonflés qui démangent, nez qui coule et éternuements. Certaines personnes allergiques présentent aussi des symptômes d’asthme : oppression respiratoire, respiration sifflante, toux et essoufflement. Précisons, toutefois que les personnes qui ont un problème cutané aux mains parce qu’elles font usage de gants ne sont pas nécessairement allergiques au latex.

Comment dépiste-t-on les allergies au latex et au caoutchouc ?

Les personnes qui présentent un risque ou des symptômes d’allergie au latex devraient être évaluées par un spécialiste en allergologie. Le test par piqûre cutanée au latex est une épreuve très sensible et peu dangereuse qui permet d’identifier les sujets potentiellement allergiques. Grâce à d’autres tests cutanés, on peut savoir s’il y a allergie aux composés chimiques synthétiques ajoutés aux produits en caoutchouc.

Une allergie au latex peut-elle s’aggraver ?

Les données dont on dispose donnent à penser que plus une personne allergique est exposée au latex, plus l’allergie peut s’aggraver. Ceux qui font une allergie mineure au latex ont donc intérêt à limiter le plus possible leur exposition à cette substance, afin d’éviter une augmentation de leur sensibilité.
Chez les personnes dont les symptômes sont de type rhume des foins lorsqu’elles sont exposées au latex, l’exposition continue peut provoquer de l’asthme.

L’allergie au latex peut-elle être fatale ?

Bien que ce phénomène soit peu fréquent, la réaction allergique au latex peut être fatale en cas de contact direct avec du caoutchouc naturel.
Cette réaction violente s’appelle choc anaphylactique. Elle se produit dans les minutes qui suivent l’exposition et se caractérise par un urticaire généralisé, des difficultés respiratoires et une baisse de la tension artérielle. Le choc anaphylactique peut être fatal et doit impérativement être traité sans délai par une injection d’adrénaline.
Pour qu’il y ait choc anaphylactique, il faut normalement qu’il y ait eu contact direct des tissus avec des produits faits de latex naturel. Ce contact direct se produit en cas de rupture de la barrière cutanée ou par voie muqueuse.
Le contact peut survenir au niveau de la bouche si l’on souffle dans un ballon, lors d’une chirurgie dentaire ou lors d’une anesthésie), du vagin ( en cas d’utilisation d’un préservatif ou au moment d’un examen vaginal, du rectum ou du colon (lors d’un examen, de l’administration d’un lavement, ou lors de la vidange de l’ampoule rectale avec un doigtier) ou de l’urètre (lors du sondage urinaire). Il y a aussi contact direct avec des tissus au cours des interventions chirurgicales, car les chirurgiens portent des gants en latex lorsqu’ils opérent.

Il n’existe pas de traitement qui puisse guérir l’allergie au latex. A l’heure actuelle, le meilleur « traitement » consiste encore à éviter l’exposition. En revanche, il existe des médicaments qui atténuent temporairement les symptômes.

Quelles précautions prendre en cas d’allergie au latex ?

– Evitez tout contact avec des produits en caoutchouc naturel. Il existe des substituts sans latex aux produits en latex naturel les plus courants.
– Avant d’aller chez le médecin ou le dentiste pour un examen ou des soins, faites- lui savoir que vous êtes allergique au latex. Demandez le premier rendez-vous de la journée afin de réduire au minimum le contact avec les particules de latex en suspension dans l’air. En effet, des poussières de latex allergènes sont projetées dans l’air lorsque le personnel met ou enlève des gants en latex enduits de poudre. Les poussières provenant des gants non faits de latex ne causeront pas de réaction allergique, puisque c’est le latex (et non la poudre) qui est allergène.
– Si vous travaillez dans un endroit où l’exposition au latex est importante et que vous présentez des symptômes cutanés ou des symptômes de type rhume des foins ou asthme, signalez votre allergie au service de santé et consultez un médecin au sujet du traitement requis. Il est possible que vous ne puissiez continuer à travailler dans cet environnement que si vos symptômes sont sans gravité ou que vos collègues de travail acceptent de porter des gants sans latex non enduits de poudre.
– Discutez avec votre médecin de la médication à prendre en cas d’apparition de symptômes.
– Vous devriez savoir que les personnes allergiques au latex peuvent également présenter certaines allergies alimentaires. Les aliments jusqu’ici associés à l’allergie au latex sont les bananes, les avocats et les châtaignes. Si l’un de ces aliments provoque des symptômes du genre démangeaisons autour de la bouche, enflure localisée, urticaire ou difficultés respiratoires, il faut l’éviter.

Si vous êtes très sensible au latex, par exemple si vous présentez une réaction après un bref contact avec un ballon ou des gants en latex, vous devriez prendre les précautions supplémentaires suivantes :
1. Gardez sur vous un document précisant votre allergie (« allergie grave au latex naturel ») qui permettra aux services médicaux d’urgence de connaître ce problème si vous n’êtes pas en état de le signaler vous-même
2. Si vous voyagez dans des régions peu pourvues en fournitures médicales, apportez avec vous des gants stériles sans latex de tailles différentes, au cas où vous auriez besoin de soins médicaux ou dentaires d’urgence. Les gants stériles sans latex sont des produits spéciaux qui doivent être achetés à l’avance. Consultez votre médecin ou un hôpital à ce sujet.
3. Apprenez comment vous administrer vous-même de l’adrénaline. Les indications et l’emploi judicieux de ce médicament devraient vous être expliqués par votre médecin.
4. Avant une chirurgie, consultez votre médecin afin de prévoir s’il est nécessaire un environnement opératoire sans latex.

Le latex, un allergène ubiquitaire :
– Gants ménagers et chirurgicaux
– Ballons
– Chambres à air
– Préservatifs
– Sondes (urinaires, rectales, digestives, respiratoires etc.)
– Tétines, sucettes
– Bouillottes
– Bonnets de bain
– Lunettes de natation et de plongée
– Tubas de plongée
– Seaux en caoutchouc
– Rubans adhésifs (en particulier pour manches de raquettes)
– Caoutchouc de vêtements (slips, shorts, collants, etc.)
– Certaines colles pour textiles
– Raccords et robinets de perfusion en caoutchouc

Principales circonstances de survenue de l’allergie au latex (liste non-limitative) :
– Port de gants ménagers ou chirurgicaux
– En gonflant un ballon
– Sondages vésicaux
– Lavements
– Rapports sexuels protégés
– Extraction par césarienne
– Toute intervention chirurgicale
– Soins dentaires
– Activités sportives ou de loisir impliquant un contact avec le latex (natation, squash, tennis, etc.)
– Inhalation de particules de latex (visites d’hôpitaux ou de lieux de soins)
– Perfusions veineuses via un dispositif avec élément en latex (tubulure, robinet, etc.)
– En prenant un biberon

Dr Sussman (Université de Toronto), Dr M.A.Drouin (Université d’Ottawa), Dr F.E.Hargreave (Université McMaster), M.A.Douglas (Santé Canada), Dr K.Turjanmaa (Université de Tampere, . Finlande), et l’Association canadienne des Spina Bifida.